Pourquoi le rapport homme femme empire chaque jour

Il n’y a jamais eu autant de personnes célibataires, qui pourtant cherchent à être en compagnie, soit pour une nuit soit pour toujours. Les mœurs évoluant en permanence, il est intéressant de faire le point sur les gros changements dans les rapports entre hommes et femmes. Le rôle des deux genres a-t-il évolué dans le bon sens ? Quelle image nous offre la société aujourd’hui des femmes et des hommes ? Cette même société a-t-elle insidieusement tendance à nous séparer petit à petit nous hommes et femmes ?

Partons de la représentation idéale de la femme et de l'homme. Cela peut être par exemple la femme irréprochable au fourneau ou l’homme un peu négligé au travail. Même si cela semble une représentation grossière, ce n’est finalement pas si loin de la réalité. Voici un point de vue sur l’influence de la société via les médias sur les hommes et les femmes et les conséquences sur leurs rapports.

L’image de la femme parfaite aliène chaque fois plus les femmes normales

Les magazines féminins : une prison virtuelle

Ils ont pris une place importante dans nos sociétés occidentales. Toutes les nouveautés en mode, déco, beauté, technologie etc sont proposées régulièrement dans ces magazines. Que proposent-ils exactement? Être à la mode? Oui et non. Parce que ces magazines qu'ils soient féminins ou masculins apportent non pas ce que les consommateurs demandent, mais ce que les grandes marques veulent leurs vendre !
Chaque magazine fonctionne de la même manière, avec des rubriques ( de mode ou sport ou encore minceur, chirurgie…). Mis constamment en avant par les magazines féminins, le « stéréotype féminin » est toujours le même : mince, active, belle, jeune, avec un bon boulot à responsabilités, ouverte sexuellement à tout, mère de famille exceptionnelle, voyageuse inconditionnelle…
Chaque article est toujours présenté comme étant l’ultime «  super bon plan » pour donner des solutions aux femmes pas encore conformes au modèle de perfection. Et au cas où le message ne serait pas bien passé avec la théorie, on passe à la pratique avec un nombre incalculable de publicités pour crème antirides et amincissantes, autobronzants, maquillages, etc.. jusqu’aux cliniques de chirurgie esthétique.
Plus des trois quarts des pages couvertures des magazines féminins ont au moins un titre sur la meilleure manière de changer son apparence.

Le diktat des publicitaires

Dans les années 50, c'était le statut de la femme dans la société qui définissait l'image de la femme dans la publicité. A cette époque, c'était le produit proposé dans la publicité qui était mis au premier plan et non pas la personne qui le présentait.
Aujourd'hui, contrairement aux années 1950, ce sont les publicitaires qui contribuent à définir le statut de la femme dans la société à travers son image dans la publicité. 
En gros : si vous n’êtes pas belle (comme les mannequins des magazines), c’est vraiment que vous ne faites pas d’effort ! Cela n’aurait pas plutôt à voir avec le fait que la majorité des femmes représentées dans les pub ont entre 17 et 20 ans, sont retouchées par Photoshop jusqu’à frôler le ridicule, et vivent exclusivement de leur apparence?

Rapports Hommes/femmes

Quand la richesse et la beauté déterminent les règles


Sincèrement, quelle femme de nous jours vit uniquement de son corps ? Le mannequin et la prostituée, point. Bizarrement, ce sont les deux catégories de femmes qui excitent les hommes : les premières représentent le rêve et les secondes la réalité. Parfois, ils choisissent les secondes qui ont un vague air des premières.
Mais alors que reste-t-il aux femmes normales ? Plus ou moins, le mécontentement et la frustration des hommes qui ne vont pas avec les deux catégories citées au-dessus.
Une femme de nos jours continue à être jugée sur son apparence : si elle est intelligente à la base, c’est un bon point ( les femmes stupides sont cataloguées « faciles pour des plans cul », pas pour une vraie relation), mais ce n’est pas suffisant. La femme pour être intéressante, doit être belle. Le délit de sale tronche existe dans les deux sexes me direz-vous, mais un homme moche pourra développer ses capacités intellectuelles et faire carrière plus facilement qu’une femme moche. De plus, un homme moche aura tout intérêt à devenir riche grace à son travail. Ce sera son seul moyen pour approcher la femme-mannequin dont il rêve secrètement depuis l’adolescence à moins de se rabattre sur une femme russe.
Un homme riche vend son argent, une belle femme vend son apparence.
Un homme riche veut toujours plus de belles femmes et une belle femme veut toujours plus d’argent.
Ce « marché » existe depuis des lustres. Ce n’est malheureusement pas un signe de progrès, puisque finalement aucun des deux ne recherche l’autre par amour ou envie réelle de partage. L’homme riche voudra une belle femme à ses côtés pour montrer à tous sa réussite professionnelle et sociale. Tout simplement pour prendre sa revanche sur son propre physique ingrat et toutes les femmes qui ne voulaient pas de lui avant.
Une belle femme voudra forcément avoir un homme riche ou puissant, pour vivre dans le luxe permanent auquel son physique lui donne accès. Chacun recherche dans l’autre le reflet de sa propre réussite, pas l’amour.

Le rapport en constante évolution : dysfonctionnements entre hommes et femmes « normaux »

Mais pour les autres, les femmes normales physiquement et les hommes non milliardaires, comment fonctionnent les rapports entre eux ?

Des rôles qui perdent leurs limites

Les hommes sont considérés féminisés et les femmes sont considérés masculinisées.
On parle couramment de féminisation de la société, tout d’abord pour dénoncer une féminisation des hommes mais aussi pour refléter la progression des femmes dans la société. Elles sont souvent plus diplômées que les hommes, plus autonomes et postulent dans les professions hier considérées comme masculines. Si la société reconnaît davantage la part des femmes, ce n’est pas par féminisme, mais plutôt pour compenser une société autrefois fortement "androcentrique" (centrée sur les hommes) qui intègre lentement son pôle féminin.
La répartition traditionnelle des rôles a tendance à se modifier peu à peu.
Traditionnellement, les hommes sont liés à l’espace (ils étaient avant tout chasseurs, puis allaient travailler hors du foyer), les femmes au temps ( sur les enfants, la mémoire, la transmission et l’éducation). Ainsi, le fait de voir les hommes s’occuper des enfants, mais aussi d’eux-mêmes, soigner leur apparence, parler de leurs sentiments, est considéré comme une féminisation.
Pourquoi ne pas dire plutôt que c’est un signe d’humanisation ?

Hypersexualisation des femmes

Les femmes ne doivent plus seulement être belles, mais aussi bandantes et disponibles pour tous.
Sexualiser, c’est attribuer un caractère sexuel à une chose ou à un comportement qui n’en possède pas en soi. Calvin Klein par exemple dans les années 70 a été le premier à franchir la limite entre mode et « pornographie ». Pour vendre plus, le porno chic est ce qui marche le mieux… au détriment des femmes.
Aujourd’hui, Internet, la télévision, les magazines, la publicité et les vidéoclips nous abreuvent de ces images où les femmes sont réduites à des objets sexuels interchangeables. Pour coller à ce modèle trash, il n’est pas rare de voir les jeunes femmes s’embrasser à pleine bouche, se montrer toujours plus dénudées…
Les hommes face à ces comportements provocateurs ont deux réactions possibles : s’enfuir ou profiter de la situation, souvent avec violence et dénigrement pour la femme.
Les fillettes et adolescentes, devenues les cibles préférées des marques, développent leur identité en imitant ce modèle médiatique stéréotypé. Bombardée d’images hyper sexualisées, la fillette se dispose à devenir un objet sexuel avant même d’atteindre sa maturité psychoaffective.
Depuis 30 ans, la consommation de ces images assujetties aux codes pornographiques accroît notre tolérance envers des contenus sexualisés de plus en plus explicites. Les conséquences néfastes de l’hyper sexualisation se retrouvent bien sûr au moment de la rencontre avec l’autre sexe.

Les personnes restent les mêmes mais leurs exigences augmentent sans cesse

On cherche toujours mieux, c’est encore plus le cas dans les relations amoureuses.
Dans les années d’avant-guerre, une femme devait être une bonne épouse et une bonne mère. L’homme devait travailler et protéger sa famille.
De nos jours, les femmes et les hommes doivent avoir tous les deux énormément de qualités. Les femmes veulent un homme fidèle, grand, attentionné, drôle, sympathique, dévoué, avec un bon travail, de bonnes entrées économiques, bon amant, qui aime les enfants, etc….
Les hommes veulent une femme jolie, indépendante, sympathique, qui se met en valeur, patiente, pas envahissante, sexuellement demandeuse, douce, bonne cuisinière etc…
Nous ne sommes plus caractérisés seulement par notre sexe et les qualités qui lui sont normalement attribuées mais par nos qualités en tant qu’individu. Nous sommes des êtres plus complets. Cela entraîne forcément une surenchère au moment de chercher un compagnon. Nous sommes plus exigeants, surtout les femmes, qui savent qu’elles peuvent très bien vivre sans dépendre économiquement d’un compagnon et donc elles peuvent se permettent le luxe de refuser des avances ou de les accepter même pour des relations sans lendemain. L’homme se perd souvent face à cette indépendance forte des femmes et réagit parfois très mal, par la rancœur et le sentiment d’impuissance que lui provoque un refus féminin.
La mode, la publicité et le star system ont fabriqué des images stéréotypées de la femme mais aussi de l’homme. Comment voulez-vous vous contentez d’un compagnon banal, si la société vous montre des centaines d’images de perfection constamment ?
Au temps où la publicité reflétait la société et non pas le contraire, les hommes et les femmes se rencontraient et sans prétention se donnaient une chance. Il reste heureusement encore des personnes qui continuent à penser comme cela... si vous faites attention, ce sont ceux qui ont toujours refusé de se créer un profil Facebook ?

Choisis la pilule bleue et tout s'arrête. Après tu pourras faire de beaux rêves et penser ce que tu veux.
Choisis la pilule rouge et tu restes au Pays des Merveilles. Et on descend avec le lapin blanc au fond du gouffre.